jeudi 5 mai 2016

"Rosalie Blum" (1)

Le nom de Rappeneau est bien ancré dans le cinéma français: après Jean-Paul, réalisateur de Cyrano de Bergerac ou de La vie de château, c'est son fils, Julien qui prend la relève et signe en 2016 son premier long métrage en tant que cinéaste, Rosalie Blum.
Cette comédie nous relate l'histoire de Vincent, un  homme jeune qui ,à priori,  mène une vie tout à fait banale. alors que sa mère, bien trop envahissante, l'envoie chercher du citron à l'épicerie, ce coiffeur de profession rencontre une femme qu'il a l'air de connaître, mais il ne sait plus d'où. Ainsi le personnage, joué par Kyan Khojandi, va procéder à une filature pour découvrir l'identité de cette épicière.
Tout d'abord, ce qui surprend le plus dans ce film, est son scénario: ce long métrage est composé de trois parties distincte smais intrinsèquement liées. Trois parties pour trois personnages, Rosalie Blum est dans sa mise en scène un délice de réalisation, que l'on peut retrouver chez Quentin Tarantino ou Sergio Léone. L'autre point fort de l'oeuvre de Rappeneau Fils est son écriture: le film se veut une comédie intelligente, pas "lourde". Les personnages secondaires, bien que burlesques, sont finement dessinés, que ce soit Simone la mère de Vincent ( jouée par Anémone ), Cécile ( Sara Giraudeau ) ou le colocataire d'Aude  ( Philippe Rebot ) ceux-ci sont tous hilarants. Malgré certaines scènes dispensables ( celle de la forêt par exemple ), beaucoup sont extrêmement bien pensées.
Julien Rappeneau nous livre ici un film sur la vie, celle de tout le monde, et sur la quête de l'autre, accentuée par la métaphore de la filature. En effet, un rien peut rompre la lassitude du quotidien, la solitude que celle-ci engendre. Il suffit d'une audace de la part d'une seule personne pour que sa vie, et celles d'autres, se trouvent changées.Vincent est un anti-héros, sans qualité particulière, une sorte de Charles Bovary: c'est un pusillanime qui voit sa vie basculer lorsqu'il s'évade de sa prison maternelle et commence une filature qui sera le fil conducteur du film. Aude, elle , est une obloviste, elle est molle, paresseuse, indolente.Comme elle le dit elle-même, elle est "une championne de la flemme"et voit en la vie une succession d'évènements banals.Cependant elle trouve le bonheur en aidant sa tante, avec ses deux amies, mais surtout, elle trouve une voie, même une passion, qu'elle avait répudiée, abandonnée. Rosalie, quant à elle, est un personnage mystérieux, mise à l'écart par sa famille: cette quinquagénaire vit seule, même son logis est coupé du monde. La Robinson Crusöé de Neversva elle aussi être en proie à des changements radicaux, liés à ceux d'Aude et de Vincent.
Une bonne comédie est une oeuvre qui fait rire mais aussi réfléchir: Julien Rappeneau nous le démontre dans Rosalie Blum, un film drôle et intelligent, à des années lumière des "navets" que sont les Visiteurs 3 ou les nouvelles aventures d'Aladdin.

Critique de Colas BELHACHE, de la classe de 1ère ES2

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