mercredi 16 décembre 2015




Fatima ou le portrait d'une femme et d'une mère courageuse

Fatima est un film français du réalisateur Philippe Faucon: c'est une adaptation de l'autobiographie de Fatima Ela Youbi, "Prière à la lune".
Le film retrace un moment de la vie de Fatima. Sa grande fille Nasrine( qui a tout juste 18 ans ) commence sa première année de médecine à la fac. Il débute par la recherche de Fatima, Nasrine et une de ses amies d'un appartement près de la fac pour qu'elle puisse suivre ses études . La trame narrative du film suit l'année de médecine de Nasrine.
Fatima est une femme d'origine maghrébine venue s'installer en France avec son mari, dont elle est divorcée. Elle élève ses deux filles, Nasrine et Souad ( 15 ans ). Elle ne parle pas français mais cherche à l'apprendre et à s'intégrer dans la société. Seulement l'apprentissage est dur et freine parfois sa relation avec ses filles, notamment Souad qui n'accepte pas la condition de sa mère ( femme de ménage ) et entre souvent en conflit avec elle. A travers la difficulté de s'intégrer quand on ne parle pas la langue, Philippe Faucon montre les limites de l'intégration.

Le film pose également la question de la femme, de sa place dans la société: malgré sa condition, Fatima reste très digne. Dans ce film aux accents presque féministes, P.Faucon met en avant les femmes, leur donne le pouvoir, dans un univers où elles sont normalement effacées.
Cependant, la barrière de la langue empêche Fatima de s'exprimer comme elle le voudrait, et enferme le personnage dans ses pensées, la rendant parfois passive par rapport à certaines situations. Le réalisateur le montre à l'aide du cadrage et du floutage du décor, qui donne l'impression que Fatima est dans sa bulle, pour mieux signifier son isolement par rapport à l'action.
Le film évoque aussi  l'univers de la banlieue, en réussissant à éviter les stéréotypes des dealers ou des délinquants qu'on a l'habitude de voir. Ici c'est un portrait positif qui est dressé avec des jeunes qui veulent s'en sortir et s'en donnent les moyens.

Une des scènes les plus forte symboliquement est celle entre la médecin et Fatima. A ce moment du film, tout ce que Fatima a gardé en elle peut enfin sortir, elle peut s'exprimer librement et enfin se libérer de sa douleur psychologique. La barrière de la langue n'est plus un problème car elle a consigné à l'écrit ce qui lui faisait mal, elle a mis des mots concrets sur sa souffrance. Elle trouve enfin quelqu'un qui peut la comprendre, la soutenir et l'aider à s'en sortir, à faire tout ce qu'elle n'arrivait pas à gérer.

Fatima est donc un grand film, rempli d'espoir et de positivisme, avec des thématiques actuelles (immigration, place de la femme, banlieue ). Il est mis en avant par un jeu d'acteurs excellents, une réalisation tout en  simplicité, qui font de ce film un film à voir absolument.

Critique écrite par Emilie LOISEL, 1ère L2
Fatima de Philippe Faucon est un drame  qui nous plonge au coeur du problème de l'intégration dans notre société.
C'est un film qui parle d'une mère de famille, Fatima ( Soria Zeroua ), quittée par son mari. Elle fait ce qu'elle peut pour élever ses deux filles, très différentes l'une de l'autre.Fatima a du mal à maîtriser le français mais ses deux filles , elles, parlent à peine l'arabe.
Son aînée, Nasrine ( Zita Hanrot ), s'apprête à entrer à la faculté de médecine. Elle respecte beaucoup sa mère, qui fait tout ce qu'elle peut pour l'aider à financer ses études, en faisant des ménages pour un salaire minuscule. Elle doit donc beaucoup à sa mère, tandis qu'avec sa cadette, Souad ( Kenza Abah Aïche ), un fossé s'est creusé avec Fatima, car elle trouve le travail de sa mère humiliant.
Fatima doit aussi faire face à la jalousie et l'envie de ses voisines, qui ne comprennent pas l'ambition de sa fille qui a réussi à entrer à la faculté de médecine. Mais très fatiguée, Fatima chute dans un escalier: en arrêt de travail, elle écrit ses espoirs et ses frustrations.

Dans ce film, le réalisateur fait de nombreux plans fixes et serrés sur les acteurs, pour ne montrer que l'image essentielle: cela permet de montrer la solitude de la maman dans sa vie et ses efforts pour aider ses filles. Fatima leur parle en arabe mais ses filles lui répondent en français. Nasrine est une aînée "parfaite, on devine qu'elle a dû très tôt aider sa mère dans ses démarches administratives pour sa vie en France, ce qui a fait sans doute son caractère, alors que Souad, sa cadette, est décalée par rapport à son environnement familial, dont elle a honte.
C'est un portrait attachant de femme, qui est aussi une analyse sociale, qui nous place devant les clichés de notre société sur l'intégration des minorités ( difficultés pour trouver un logement ou le teste de sa patronne bourgeoise pour voir si Fatima est honnête ). C'est surtout un portrait émouvant d'une mère qui fait tout pour ses enfants même si c'est difficile dans sa situation sociale. Elle veut s'adapter pour apprendre une culture qui n'est pas la sienne.Beaucoup de femmes sont comme Fatima, des femmes que notre société renvoie souvent vers leurs origines, à cause de la barrière de la langue et leur incompréhension de notre culture.

Critique écrite par Doriane FAURE 1ère L2

mardi 24 novembre 2015

VERS L'AUTRE RIVE


Voici le résultat des critiques du film Vers l'autre rive, de Kiyoshi KUROSAWA, élaborées par les élèves de la 1ère ES2L2 :



     

A l'issue du vote des élèves de la classe, 
les deux meilleures critiques élues pour ce film  sont les suivantes :




    "Vers l'autre rive, le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa, présenté lors du festival de Cannes 2015, a remporté le prix de la meilleure mise en scène.

      L'histoire tourne autour de Mizuki, qui a perdu son mari Yusuke trois ans auparavant. Ce dernier revient à l'état de fantôme auprès de sa femme. Tous deux entreprennent alors un voyage à la rencontre des personnes ayant croisé la route de Yusuke ces trois dernières années jusqu'au lieu de sa mort. Nous sommes plongés dans un univers merveilleux. Ce film fait preuve d'une grande mise en scène, avec des paysages magnifiques, un éclairage sombre, peu de dialogues, car les émotions que procurent les images parlent d'elles-mêmes. Kurosawa est d'ailleurs connu pour ses films de revenants dans le genre horreur et terrifiant mais là, les fantômes font preuve d'apaisement. Dans la culture japonaise, la relation entre les morts et les vivants est évidente. Ils ont aussi un rapport à la nature très spirituel. La nature est plus forte que l'homme, elle reprend le dessus et personne ne peut lutter contre la mort. Dans ce film où l'irréel et le surnaturel sont traditionnels, Yusuke apparaît comme une âme tranquille et bienveillante qui aide à faire passer les autre fantômes vers l'au-delà. Ce film aborde les grands thèmes de la vie comme l'amour et la mort, dont l'idéal serait "l'amour plus fort que la mort" et où Yusuke arrive, par la force de son esprit, à revenir auprès de sa bien-aimée. Le film peut paraître long et sans action mais il traduit l'évolution des sentiments des personnages, car l'amour dans ce couple évolue tout le long du film. On assiste à la renaissance du couple de Mizuki et Yusuke. A la fin de cette épopée dramatique et pleine de sentiments, on découvrira si Mizuki accepte la mort de son mari et si elle le laisse partir vers l'autre rive. "
Par Léa LOUIS DIT TOUTAIN et Mélody TRAINS


 ***



"     Vers l'autre rive, de Kiyoshi  Kurosawa, est un film de fantômes, mais il ne faut pas s'attendre à être terrorisé et à se cacher les yeux durant toute la séance. Au contraire, nous sommes ici dans le domaine du merveilleux, là où, au lieu de fuir, les revenants, les personnages ont peur que ceux-ci les quittent. Là est le paradoxe de ce film. Donc ce film très silencieux, est-il un chef d'oeuvre de Kurosawa ou bien juste soporifique ? Notre avis est mitigé.

      Vers l'autre rive, c'est un film lent. Trop lent parfois. Comme lorsqu'un personnage met plusieurs minutes à accomplir une action qui pourrait être finie en quelques bonnes minutes. Durant ces scènes, le temps paraît très long et l'on décroche facilement. Cependant la lenteur n'a pas ici que des inconvénients. Tout comme lorsque l'écran affiche de magnifiques paysages japonais, que l'on pourrait encore contempler pendant de longues minutes, cette fois-ci. Parlons de la photographie. C'est le point fort de ce film. Des paysages japonais naturels époustouflants. En effet, il n'y a presque pas d'images de la ville. Chaque image est une oeuvre d'art qui se suffit à elle-même. Parlons maintenant du contenu même du film. C'est principalement un film qui se veut philosophique, sur la vie, la culture japonaise et notamment la place des femmes dans la société. On retrouve là un autre paradoxe du film ; en effet, le revenant semble vraiment vivre sa vie lorsqu'il est mort.
     Et enfin, dernier point important, le rapport avec l'eau. Elle fait ici office de porte entre le monde des vivants et l'au-delà. D'ailleurs, deux des scènes les plus marquantes se situent près de l'eau. Celle où Mizuki revoit son père et avec qui elle a une longue discussion au sujet de sa vie, et la dernière scène, où son mari disparaît près de l'eau.

     Vers l'autre rive est sans conteste un des films les plus beaux au niveau du visuel. La réflexion est elle aussi très réussie. Cependant, ce film est bien trop lent, trop détaillé, tellement que l'on en perd le fil. Il aurait fallu une bonne quinzaines de minutes en moins pour que ce film soit presque parfait. Mais cela reste un choix personnel et artistique qui n'enlève pas toute sa beauté et ses messages au film."
Par Syrinne CHATI et Andréa MORAINVILLE.




jeudi 22 octobre 2015

L'aventure commence !

La classe de 1ère ES2/L2 du lycée François Ier, Le Havre, a la joie de participer au Prix Jean Renoir 2016 des Lycéens. 
Durant l'année scolaire 2015-2016, ces élèves auront la chance de visionner 8 films qui seront tous des sorties nationales. 
Ces séances auront lieu au cinéma d'Arts et d'Essai LE SIRIUS, partenaire du Lycée dans cette opération.

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 A l'issue de chaque séance, les élèves seront amenés à rédiger des articles critiques sur les films qu'ils ont vus.
Ces critiques apparaîtront sur ce blog.

Le premier film visionné a été Vers l'autre rive, du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa.

A très bientôt sur ce blog pour lire la ou les critiques de ce film réalisé par une des figures de proue des réalisateurs japonais actuellement en activité.